27 Décembre 2010
Créé le 27-12-2010 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN | ACTUALITE | RDC | Mis à jour le Lundi 27 -12-2010 à 07 h40 | PAR : L'AVENIR
Personne ne donnait aucune chance à la Société nationale des chemins de fer du Congo (Sncc) dans le laborieux processus de transformation tel qu’initié par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange. Les progrès qu’elle vient de réaliser, notamment par l’approbation de ses statuts par l’Assemblée générale, dont la Présidente n’était autre que la ministre du Portefeuille, lui permet d’éviter le vide juridique après le 31 décembre 2010.
En effet, la Sncc était devenue une entreprise en cessation de paiement, avec 36 mois d’arriérés de salaires, un matériel de travail archaïque et amoindri, ainsi que la grève qui l’a frappé au premier trimestre 2009. Pour y faire face, au-delà du processus de réforme, la firme Vecturis S.A a mis en place un plan de sortie de crise validé par le Gouvernement et financé partiellement par l’Etat à 19,4 millions sur 44 millions et qui s’articule autour des 3 volets suivants : le plan d’urgence à très court terme, le plan transitoire de soutien à la stabilisation et le plan de redressement à moyen terme (Projet de Transport Multimodal). Les deux premiers volets du plan de sortie de crise ont pour objet de relancer rapidement les activités de l’entreprise afin d’atteindre le troisième volet qui consacrera le véritable redressement des activités de la SNCC dans le cadre de la mise en place de son plan quinquennal (2010-2015) d’investissement tel que décrit dans le rapport d’évaluation du PTM adopté par le conseil d’administration de la Banque mondiale le 29 juin 2010 et dont l’accord de don a été signé le 13 juillet 2010.
Conformément à l’article 14 du Décret portant mesures transitoires relatives à la transformation des entreprises publiques, Jeannine Mabunda, patronne du Portefeuille a convoqué l’Assemblée générale de la Sncc, dont l’objectif était d’approuver les statuts et prononcer la dissolution du Comité faisant office de l’Assemblée générale de l’actionnaire unique l’Etat congolais. Ceci, pour respecter le délai butoir du 31 décembre 2010. Mais avant d’y arriver, outre la tenue des Assemblées générales, la Sncc doit faire authentifier les statuts de la nouvelle société auprès du notaire ; déposer ces statuts au greffe du tribunal compétent et procéder à leur inscription au Nouveau registre de commerce et enfin, les publier au Journal Officiel. Comme le disait M. Alex Nkusu, Secrétaire exécutif adjoint du Copirep, le délai est extrêmement court et tout doit être mis en œuvre au sein de chaque entreprise pour finaliser ce processus avant la fin de ce mois. « Il n’est nul besoin de vous rappeler qu’aucune extension du délai buttoir ne sera accordée et que les entreprises qui n’auront pas complété le processus risquent de se retrouver au 1er janvier 2011 devant un vide juridique qui les exposerait à tous les aléas possibles », dit-il.
Vecturis sera jugé par rapport aux résultats
Après la transformation de la Sncc en société commerciale, disons que celle-ci aura un mode de gestion proche de celui des privés, même si il y aura toujours un certain caractère de service public de l’Etat. Mais ceci devra permettre à cette entreprise de s’affirmer comme seule entreprise devant relier par voie ferrée toute la Rd Congo. Bénéficiant des apports des principaux bailleurs de fonds de la Rdc, notamment la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), la Sncc va se lancer dans une nouvelle phase, celle de la réalisation de tous ces projets, parce qu’elle n’aura pas beaucoup de raisons à avancer. Car, de 2010 à 2015, il est prévu un recrutement par le Copirep d’un expert qui aura comme principale tâche de redresser la Société.
Avec la transformation de la Sncc en société commerciale, on est sûr qu’elle va passer du contrat de stabilisation en un contrat de gestion. Ce qui permettra à la firme Vecturis qui gère, d’être appréciée au regard de son travail qu’il est appelé à rendre. A la Sncc, Vecturis a montré qu’il pouvait bien faire le travail, si les moyens lui avaient été donnés. C’est pour palier à cette insuffisance que le Gouvernement, en partenariat avec la Banque mondiale a mis en place un Programme de Transport Multimodal (PTM) financé par un don de la BM et qui vise à améliorer la connectivité des transports en Rdc de manière à soutenir l’intégration économique nationale ; de rétablir la viabilité financière et opérationnelle de la SNCC et de mettre en œuvre un plan de gouvernance dans tout le secteur et renforcer les performances opérationnelles des entreprises publiques de transport. Il sied de souligner que le PTM est doté d’un budget de 255 millions de dollars Us et comprend quatre composantes, notamment le plan de redressement de la SNCC (218,85 millions Us) ; le renforcement de la performance opérationnelle des entreprises publiques de transport et amélioration de la gouvernance (25,45 millions Us) ; la simplification des procédures du commerce international (2 millions) et l’exécution du projet (8,70 millions Usd).
Jean-Marie Nkambua