25 Décembre 2009
AFRIQUE REDACTION | SOCIETE | SUISSE | Mise à jour le Vendredi 25-12-2009 à 09H35
Genève | Des jeunes ont porté plainte contre le service d’ordre d’une discothèque. - L’un des videurs est suspendu, mais le club dit avoir répondu aux violences.Une sortie en boîte a dégénéré dans la nuit du 11 au 12 décembre au White’N Silver, une discothèque sise à la rue des Glacis-de-Rive. Clients et videurs se sont livrés à un pugilat à l’intérieur et hors de l’établissement. Comme souvent dans ces cas, les versions, et donc les responsables du coup d’envoi des hostilités, divergent suivant les camps.
Trois des jeunes impliqués ont terminé leur soirée aux Urgences. Ils ont porté plainte alors que les videurs envisagent de faire de même.
«Faute grave»
Les clients, un groupe de onze jeunes, accusent les portiers de les avoir battus à coups de matraque, une fois hors de l’établissement. Cette assertion est étayée par le propriétaire du club, Antoine Macheda, qui n’a toutefois pas assisté à l’événement. Menant sa propre enquête, la société de sécurité Select VIP ne confirme pas, mais reconnaît que l’un des quatre videurs «est suspendu pour faute grave». «On se dirige vers un licenciement», précise-t-il. Et d’ajouter qu’un de ses hommes, blessé, n’a pas pu travailler pendant deux jours après l’incident.
Entre minuit et trois heures, ce groupe de jeunes, dont une minorité de garçons, se présente à l’entrée. Eméchés, ils sortent d’un restaurant, disent-ils, où ils ont célébré un anniversaire. Un seul d’entre eux est admis à l’intérieur. Selon Antoine Macheda, ce jeune qu’il connaît vient lui parler pour le convaincre de laisser entrer le groupe. «Il m’a juré qu’ils n’étaient que deux. Et la plupart étaient interdits depuis six mois au White’N Silver.»
L’un d’eux, Alessandro,* affirme au contraire qu’il eût été absurde d’ouvrir les portes à onze personnes alors qu’ils ne devaient être que deux. «Je suis un client régulier et ce n’est pas pour rien qu’ils nous ont libéré une table», explique-t-il.
Bien excités, les jeunes se mettent à danser «debout sur les tables», selon le patron. On les enjoint de se calmer et c’est là que les choses auraient dérapé. Alors que la bande dit s’être montrée compréhensive, Antoine Macheda fait état d’un coup de bouteille asséné à l’un des videurs.
Les événements se précipitent et, très vite, tout ce petit monde se retrouve dehors. Les coups pleuvent. Une quinzaine de photos montrent que trois jeunes ont été violemment rossés. La matraque serait «apparue» à ce moment-là.
Or, cette arme est prohibée, sous réserve d’un permis délivré aux seuls professionnels de la sécurité, indique Eric Grandjean, porte-parole de la police. «Et en dehors de l’établissement, ils ne peuvent intervenir qu’en cas de légitime défense ou de flagrant délit, comme tout un chacun.» Le policier souligne encore que, souvent, les videurs ne sont pas formés pour maîtriser le stress et se dominer, ou pour mettre quelqu’un hors d’état de nuire sans que l’affaire ne tourne à la rixe.
L’enquête suit son cours, mais Eric Grandjean prévient: «Dans ce type de cas, il y a toujours deux versions, très difficiles à démêler.»
*Prénom fictif
Collaboration: Chloé Dethurens et Dejan Nikolic