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15 Mai 2013
Jean Claude Masangu ne présidera plus aux destinées de la Banque centrale du Congo (BCC). Depuis hier mardi 14 mai, l'ancien gouverneur de la Banque des banques a été remplacé par Deo Gracias Mutombo Mwana Nyembo, jusqu'alors directeur du Service étranger de la BCC. C'est donc un enfant maison qui connait par cœur, les différents rouages de la Banque centrale du Congo et qui, du fait de ses dernières fonctions, était en contact régulier avec toutes, les Banques et le Fonds monétaire international (FMI). De ce point de vue, le choix du Raïs porté sur Deo Gracias Mutombo est jugé judicieux dans les milieux des banquiers. Un choix d'autant plus avisé que le nouveau gouverneur a évolué pendant longtemps aux côtés du gouverneur sortant, Jean-Claude Masangu. A tout le moins, Deo gracias Mutombo est donc quelqu'un qui connait très bien la maison. Fort de son expérience de plus de 20 ans dans les entrailles de la mère des banques, le successeur de Jean-Claude Masangu est donc en mesure de bien tenir le gouvernail Bcc.
La Banque des Banques dont Deo Gracias Mutombo prend les rênes, vient de passer quinze ans entre les mains expertes de Jean-Claude Masangu. Cet ancien directeur général de la Citibank Zaïre aura marqué la Banque centrale du Congo. Il s'en va, certes. Mais en même temps, JC Masangu laisse des traces indélébiles, mieux un Sceau-de-Salomon des quinze années de son mandat à la tête de la plus grande et importante banque en RD Congo.
Fils de Jacques Masangu-a-Mwanza, ambassadeur de la République démocratique du Congo aux Pays-Bas, Jean-Claude Masangu Mulongo est diplômé de l'École internationale de Genève, du Worcester Polytechnic Institute (Massachusetts) et de la Louisiana State University. C'est donc lui le tout premier Gouverneur de la Banque centrale du Congo après la chute du régime de Mobutu en mai 1997. Il fut nommé à ce poste par le président d'alors, feu Laurent-Désiré Kabila et reconduit par Joseph Kabila en 2002 et 2008.
MASANGU: QUE DES REALISATIONS!
Dès sa nomination, Jean-Claude Masangu aura eu le mérite d'être l'artisan de la réforme monétaire qui a débouché sur la création due la nouvelle devise nationale, Franc congolais.
L'histoire retiendra aussi que c'est sous la gouvernance de Jean-Claude Masangu Mulongo que la RD Congo, après dix ans de suspension de la coopération structurelle, a renoué avec les institutions de Bretton Woods, avec à la clef l'atteinte, fin juin 2010, du Point d'achèvement de l'Initiative-Pays Pauvre Très Endettés (I-PPTE). Toujours dans l'actif de Jean-Claude Masangu Mulongo, les opérateurs économiques conviennent à l'unanimité que le Franc congolais a gagnée en stabilité, au point de ne plus faire du yo-yo face au tout-puissant " roi " dollar américain, monnaie de référence dans les transactions même locales. Très bien côté dans les milieux du Fonds monétaire international, Jean-Claude Masangu Mulongo a été l'un des artisans de la levée de mesure du FMI portant suspension de la coopération structurelle avec la RD Congo en 2009, en rapport avec le très ébruité contrat "COMIDE".
Toujours dans le cadre des réalisations, Jean-Claude Masangu Mulongo a lancé la modernisation de la Banque centrale du Congo, en y installant les VSAT, même dans les autres banques ouvertes dans les régies financières du pays, en l'occurrence la DGRAD. On se rappelle que d'’octobre 2007 à octobre 2008, Jean-Claude Masangu avait présidé, au nom de la République démocratique du Congo, le Groupe des Vingt-Quatre (G24) du Fonds monétaire international. C'est à cette occasion qu'il avait défendu les projets de réforme des institutions financières internationales lancées par Dominique Strauss-Khan, alors Directeur général du Fonds. En 2009, Jean-Claude Masangu Mulongo a publié aux éditions Prestige Communication (France) un livre intitulé " Pourquoi je crois au progrès de l'Afrique ", retraçant son parcours et sa vision de l'Afrique et plus particulièrement de la République démocratique du Congo.
C'est donc un Jean-Claude Masangu Mulongo qui, fort d’un bilan positif, quitte Banque centrale du Congo et qui laisse quantité d'acquis que le nouveau Gouverneur de la BCC est appelé à capitaliser. Mieux à fructifier. En termes de succession à la tête de la Banque centrale du Congo, Deo Gracias Mutombo est le 13ème gouverneur de cette institution bancaire. Laurel KANKOLE