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Kalamu : une municipalité au cœur d’une ville en métamorphose

Créé le 22-04-2010 à 06h00 | AFRIQUE REDACTION | SOCIETE | RDC | Mis à jour le Mercredi 22-04-2010 à 09h00 Par : LE POTENTIEL

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Matongé Kinshasa

 

Pendant que le pays tout entier se prépare à célébrer avec faste le cinquantenaire de son indépendance, il y a trois ans de cela, le vendredi 12 octobre 2007 exactement, la commune de Kalamu célébrait les 50 ans de son existence. Aujourd’hui, au centre du phénomène ‘’shegué’’ et noyée dans un océan d’insalubrité et de laisser-aller à l‘image de la ville toute entière, cette municipalité continue a se hisser malgré l’usure du temps au niveau de plaque tournante de tous les trafics à Kinshasa. Son célèbre rond point Victoire et l’avenue Oshwe du quartier Matonge n’ont pas failli à leur réputation malgré les vicissitudes : les visiteurs peuvent toujours s’y confronter à toutes les imprévues… Ballade dans d’une municipalité qui semble n’avoir plus rien à prouver.

Née des cendres de villages où habitèrent les autochtones Teke Umbu regroupés sur les vastes savanes qui forment les quartiers Yolo et consorts, la commune de Kalamu a été reconnue comme entité administrative par Décret – Royal n° 211-429 du 12 octobre 1957.


D’une superficie de 6.6 Km2, cette municipalité est traversée du Sud au Nord par la rivière de laquelle elle emprunte son nom. Les rivières Pumbu et Funa baignent respectivement la partie Sud-Ouest et Nord-Est. De forme trapézoïdale, la commune de Kalamu se limite au nord par le canal Cabu en juxtaposition avec la naissance de la rivière Funa, au Sud par les avenues Kikwit et Luanza, à l’Est par l’avenue de l’Université et le Boulevard Lumumba; à l’Ouest par les avenues Kasa-Vubu et Elengesa. Pour une population estimée à un peu plus de 171 000 habitants de nos jours, 11 bourgmestres se sont succédé à la tête de cette municipalité, de 1957 à 1960, Arthur Pinzi ; de 1960 à 1965, Justin Disasi ; de 1965-1968, Diasuka Diseso; de 1968 à 1977, Mme Elonga Ebengo ; de 1977 à 1982, Mandulu Mopalu ; de 1982 à 1988, Bungana Mbowa ; de 1989 à 1997, Aungane Bose ; de 1997 à 1999, Ntoya nuni Nfwanga ; de 1999 à 2002, Lundu Kamavuako ; de 2002 à 2005, Marcel Mwanga Miany ; de 2005 à ce jour, Kadima Kalongi Jean-Claude.

Selon le rapport annuel d’activité de l’exercice 2007, l’administration municipale a fonctionné dans les conditions peu inadaptées, car beaucoup de locaux sont occupés par une multitude de services. Les services d’accueil étaient insignifiants par rapport aux services publics en présence. Ce qui semble justifier l’usurpation de pouvoir, l’empiètement des fonctions entre les services techniques, les abus multiples, l’usurpation et donne naissance au chevauchement.

Comme autres sources de dysfonctionnement observées, le bourgmestre de la commune de Kalamu, Kadima Kalongi Jean-claude souligne, dans un récent rapport sur l’état des lieux de sa municipalité « l’amortissement fort avancé des bâtiments publics, le manque de fonds approprié pour l’inhumation et les soins de santé du personnel et de leurs membres de famille, la non rétribution des fonds à l’entité décentralisée à laquelle leurs agents évoluent aux services techniques déconcentrés qui émergent au budget alloué à leurs divisions urbaines et services respectifs, l’absence d’un charroi automobile propre à la commune pour l’évacuation des immondices », dans ce même rapport il est aussi fait état du rééquipement en mobilier, fournitures de bureau et consommables des entités administratives décentralisées. L’affectation d’un personnel pléthorique, la permutation ou la mutation des agents seraient aussi des motifs de performance sur la prestation des services étant donné que certaines agents totalisent plus de 25 ans au même poste.

Face à ces difficultés multidimensionnelles de fonctionnement, « les multiples décisions prises ces derniers temps au niveau de la hiérarchie provinciale dans le but d’assainir la ville et de veiller sur le bien-être des populations ne peuvent logiquement pas être applicable dans toutes leurs dimensions, car elles ne sont pas suivis de mesure d’accompagnement », souligne un haut cadre municipal.

Pour les autochtones de Kalamu, l’intérêt de grands décideurs est maintenant tourné vers d’autres entités communales telle que La Gombe, Ngaliema. « C’est dommage d’être ainsi témoin de la décadence de l’ex camp Renkin et du rond point Victoire, qui faisait autrefois la fierté de toute la ville de Kinshasa » s’apitoie un notable du quartier Matonge.

PARTICULARITES

Carrefour par excellence partant de sa position géostratégique, la commune de Kalamu située en plein cœur de la ville s’avère être une agglomération à très forte concentration des personnes, et devient ainsi une cible des opérateurs politiques qui y implantent une pluie de sièges locaux, provinciaux ou nationaux de leur parti. Au fil du temps cette municipalité à forte densité démographique est devenue un repaire pour les ‘’Shegué’’ (enfants en rupture familiale), les Kuluna (jeunes délinquants, qui s’expriment uniquement par la violence), et autres mafieux de tout bord qui y installent leur quartier général, faisant d’elle une poche de haute criminalité pour la ville de kinshasa.

La Transformation des activités commerciales en ONG, y devient un phénomène inquiétant et, de source autorisée, certains des établissements scolaires y sont affectés à des fins autres que celle de l’enseignement.

COMMUNE DE KALAMU EN CHIFFRES

En 2007, la municipalité la plus fréquenté par les Kinois comptait :

18 quartiers, 11 routes d’intérêt général et local, 5 ponts, 10 principaux marchés, 3864 étrangers recensés, 4 églises catholiques, 40 églises protestantes, 88 églises du réveil, 138 églises indépendantes, 1 mosquée, 2 Armée du salut, 0 églises kimbanguiste, 1 Mahikari, 1 Eckankar, 3 coopérative, 73 ONG, 18 Asbl, 69 établissements hôteliers, 10 boîtes de nuit, 5 agences de voyage, 16 écoles officielles, 60 écoles privées, 6 écoles catholiques, 4 écoles conventionnées protestantes, 1 école conventionnée kimbanguiste, 1 écoles conventionnée musulmane, 6 écoles conventionnées Salutistes, 28 complexes médicaux, 28 complexes scolaires, 15 boulangeries, 8 structures de traitement d’eau pure, 1 maison de communication, 1 salle fête, 3 chambres froides et charcuteries, 5 alimentations, 33 cabines de la Snel, 4 complexes sportifs.

Les rapports de cette même année font état de, 3 cas d’assassinat, 2 cas d’homicide volontaire et 4 d’homicide non volontaire, pendant que 9 cas d’attaque à main armée ont été dénombré, 15 cas d’extorsion, 4 d’électrocution, 5 incendie et 4 cas de suicide.

ALAIN SOREL FONGUE

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