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Kasai-Occidental : Les filles remplacent leurs mères dans les ménages à Kananga

Créé le 10 -02-2011 à 09 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDC | Mis à jour le JEUDI  10 -02-2011 à  11 h00 | PAR : L'AVENIR 

 

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A Kananga, chef lieu de la province du Kasaï-Occidental, bon nombre de jeunes filles terminent avec peine leurs études ou les abandonnent. Elles doivent s’occuper des tâches ménagères, parce que leurs mères travaillent. Certaines d’entre elles réclament le droit d’étudier. Tous les enfants, filles et garçons à l’école, tel est le slogan de l’Unicef inscrit sur les polos et les cahiers des élèves de la ville de Kananga. Ce message était adressé particulièrement aux jeunes filles, que de nombreux parents préfèrent qu’elles s’occupent de la maison, plutôt que consacrer leur temps aux études. Maman Véro enseignante et commerçante explique : " J’ai appris à ma fille aînée à faire le ménage.

Le soir quand je rentre fatiguée, je trouve qu’elle a tout fait ". Meta kalala, élève au Lycée Buenamuntu, au centre, mère de six enfants, dont parmi eux, il y a cinq garçons explique aussi : " ma mère vend des fretins au marché central de Kananga. En son absence, elle m’oblige à faire la cuisine, la lessive, la vaisselle et à nettoyer la maison. Elle me recommande de faire le repas à temps et de servir à mon père la nourriture dés son retour du travail et à mes frères, mes petits ne font pas le ménage, parce que ils sont des garçons". A cause des tâches ménagères, les filles ne peuvent pas consacrer suffisamment leurs temps aux études. Dés qu’elles échouent à l’école, elles se découragent rapidement et restent à la maison en attendant le mariage.

Destinées à se marier

Au Kasaï - Occidental, au village comme en ville, les filles sont encore destinées à un mariage précoce. Davis Mutombo, un chauffeur de 35 ans, père de quatre enfants, explique : " payer les études à une fille ne sert à rien, car elle est destinée à se marier pour être soumise à son mari, faire la cuisine, et mettre au monde, voilà tout qu’elles peuvent faire".Outre les parents, certaines églises de réveil ou pentecôtiste véhiculent aussi l’idée que l’épouse est la " servante " de l’homme. Ce qui explique le fait que le mari ne participe pas aux travaux domestiques, même s’il ne travaille pas. Certains familles cherchent toutfois, a résoudre le problème en employant une domestique pour faire le ménage.

Se défendre pour apprendre

Patrice Malumba, du bureau international catholique de l’enfance (BICE), s’occupe du volet " les mineurs sont en conflit et privés de leur liberté ". Il note que de plus en plus des jeunes, surtout des filles, viennent nombreux protester contre le fait que leurs parents ne les informent pas de leurs droits et devoirs : " les filles se plaignent souvent d’être délaissées, mal nourries, privées des études ou encore de loisirs ", raconte Patrice Malumba. " Ma mère ne veut pas que j’étudie. Elle veut que je garde mes deux petits frères jumeaux à son absence. Mes grands frères, eux, étudient sans problème ; n’ai-je pas aussi le droit de faire des études ? ", interroge une jeune fille qui est venue se plaindre au BICE et tente de résoudre les conflits en réconciliant les familles. En cas de Resistance, il faut intervenir le parquet ou le tribunal de la paix. Petit à petit, les jeunes filles partagent leurs difficultés avec leurs parents ou responsables des écoles, dans des mouvements de jeunes, ou des clubs d’amis. Des structures créées par l’Unicef dans les quartiers permettent également aux adolescents de prendre connaissance de leurs droits et devoirs.

Vicky Kanyinda/Stagiaire

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