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Kouchner : La France entend « se battre pour que le français reprenne sa place »

Paris : En obtenant la reprise de ses liens diplomatiques avec le Rwanda, la France clôt l'un de ses contentieux les plus épineux avec l'Afrique, une victoire plus symbolique que stratégique pour Paris dont l'image souffre des accusations sur son rôle dans le génocide de 1994.

« Il a fallu dissiper les malentendus et avoir de l'histoire une vision commune tournée vers l'avenir. Ce n'était pas une mince affaire », a déclaré, dans un entretien à la radio RFI diffusé lundi, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner, l'un des principaux artisans de cette réconciliation.

La normalisation des relations a été annoncée dimanche, trois ans quasiment jour pour jour après la rupture des liens diplomatiques par Kigali, dans la foulée de l'émission de mandats d'arrêt par le juge français Jean-Louis Bruguière contre neuf proches du président rwandais Paul Kagame.

Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat en avril 1994 de l'ex-président rwandais hutu Juvénal Habyarimana, considéré comme l'élément déclencheur du génocide au Rwanda. Les massacres ont fait, selon l'ONU, au moins 800.000 morts essentiellement tutsi.

Une décision d'autant plus inacceptable pour les autorités de Kigali que, pour elle, la France a soutenu les génocidaires hutu. Une accusation rejetée par Paris.

La résolution de ce contentieux avait été l'un des objectifs du président Nicolas Sarkozy dans sa perspective d'assainir les relations entre la France et l'Afrique des « scories du passé ».

Paris voulait « en finir avec cette situation d'accusation permanente (sur son rôle présumé dans le génocide, ndlr) avec un petit pays d'Afrique centrale qui est la mémoire permanente des errances catastrophiques de la politique africaine de la France », estime l'analyste François Grignon, directeur afrique de International Crisis Group (ICG).

Parallèlement, du côté de Kigali, selon M. Grignon, on a assisté à un « changement de registre » vis-à-vis de la communauté internationale « où l'argument majeur n'est plus la culpabilité du génocide, mais le développement, l'investissement dans les hautes technologies... ».

De fait, alors que Kigali était allé jusqu'à accuser Paris d'avoir « participé à la mise en exécution » du génocide, le ton s'était considérablement apaisé lundi, la porte-parole du gouvernement rwandais Louise Mushikiwabo évoquant un « sujet un peu délicat ».

En visite au Rwanda début 2008, M. Kouchner avait admis « une faute politique » de la France, au moment du génocide.

« Nous avons pu organiser ensemble une vision commune, c'est ça qui a changé depuis trois ans. Nous n'avons pas refusé l'histoire, nous n'avons pas refusé la lucidité sur les massacres (...) », a expliqué dimanche le ministre.

Pour le chef de la diplomatie, ce rapprochement est lié aux progrès de la justice contre des génocidaires présumés réfugiés en France. « Le déplacement des juges françaises à Kigali la semaine dernière, en est le témoignage majeur », a-t-il avancé.

L'arrestation et l'inculpation à Paris en novembre 2008 de la chef du protocole rwandais Rose Kabuye, visée par un mandat d'arrêt du juge Bruguière, a également été un tournant.

Kigali, qui réclamait la fin des poursuites pour normaliser ses relations avec Paris, a enfin eu accès au dossier. Deux témoins à charge se sont rétractés.

Mais trois ans après la rupture des relations diplomatiques, et 15 ans après le génocide, la France renoue ses liens avec un pays qui s'ancre toujours plus dans le monde anglophone et où Paris n'est plus l'acteur central qu'il était au début des années 90.

L'ancienne colonie belge, de tradition francophone, a été admise dimanche au sein du Commonwealth.

Désormais, la France entend rouvrir son centre culturel, et « certainement se battre pour que le français reprenne sa place », selon M. Kouchner.

Source

 

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K
<br /> L'Afrique a t-elle vraient besoin de la France ?<br /> La France et L'Onu ne sont t-ils pas les maitres d'oeuvres du Génocide perpétré au RWANDA ?<br /> <br /> <br />
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