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18 Mars 2014
Conférence organisée par la revue d'analyse stratégique parisienne « Perspectives libres » le 17 mars 2014 à Paris à 20 heures.
L'analyste, géopolitologue et chercheur Patrick MBEKO, droit dans ses bottes, d'un air candide, mais redoutable avec une expertise scientifique sur les grands lacs, a mis tout le monde d'accord au regard des enjeux qui prévalent dans l'Est de la RDC.
Dans l'arrière salle, d'un café branché du 6è arrondissement de Paris « François Coppée », dans une salle qui devenait exiguë, compte tenu de l'intérêt suscité chez des Congolais, africains et européens par le sujet que le géopolitologue Patrick MBEKO allait aborder et également de sa réputation mondiale sur ses précédentes conférences.
Il profitera de l'occasion pour présenter son livre « Le Canada dans les guerres en Afrique centrale : génocide et pillages des ressources minières du Congo par le Rwanda interposé ». Une problématique et la cristallisation des radars néocolonialisme sur RDC, sur les grands lacs. Les implications des grands puissances internationales et multinationales, dans la crise qui touche l'Est de la RDC depuis deux décennies. Et surtout, le rôle joué par Paul KAGAME avec son régime génocidaire...
D'ailleurs son dernier livre, une véritable mine d'or d'informations indexe, Pol Pot KAGAME et l’implication du Canada dans le drame qui toucherait l'Est de la RDC, avec un titre bien annonciateur : Le Canada et le Pouvoir Tutsi du Rwanda – Deux Décennies de Complicité Criminelle en Afrique Centrale.
Ce remarquable livre met l'accent sur l'existence d'opérations concertées entre le Canada, les puissances occidentales et leurs multinationales, par le Rwanda interposé, pour piller systématiquement la RDC de ses ressources stratégiques, tout en laissant une désolation jamais connue depuis la seconde guerre mondiale. L'anthropologie sociale saccagée, la matrice de la femme profanée et détruite par une planification organisée depuis les Etats Unis.
Deux heures durant, ce fin chercheur a cristallisé la salle, dans un plaidoyer méthodique, sur son désir de dire la vraie vérité dérangeante qui est sous une chape de plomb entretenue par ceux qui veulent que cet état de choses perdure.
Bravant, comme il a si bien dit, la peur de se faire trucider, mais au nom de sa patrie et au nom de la lumière pour l'humanité, il prend le risque mettant en porte à faux avec son pays, qui est le Canada, qui au demeurant est nommément cité dans son livre.
Sa venue en France est-elle une coïncidence (sic), au moment où un procès retentissant où, La cour d’assises de Paris a jugé, depuis cinq semaines, Pascal Simbikangwa pour complicité de génocide au Rwanda, en 1994. Une affaire d'un coupable bien désigné par l'appareil judiciaire qui a une lecture tronquée de ce génocide selon le géopolitologue Patrick MBEKO.
Comme disait le journal «Libération du 14 mars 2014», montrant même le malaise, le flou artistique entretenu sur cette affaire jugée à Paris : Le prévenu - et condamné - est rwandais. Les faits ont été commis au Rwanda. Les victimes sont rwandaises. Et il existe un Tribunal pénal international (TPI) ad hoc créé à Arusha (Tanzanie).
Pourtant le procès de Pascal Simbikangwa, considéré comme l’un des responsables du génocide rwandais, s'est tenu en France devant la cour d’assises de Paris, en vertu du principe de compétence universelle de la justice française pour des cas très particuliers. Le verdict a été rendu vendredi soir : 25 ans de prison ferme pour l'ex-officier hutu.
Traditionnellement, la compétence des juridictions françaises pénales s’organise autour d’un principe de territorialité et de personnalité. La compétence territoriale implique que l’infraction ou un de ses éléments préparatoires ou constitutifs ait eu lieu sur le territoire de la République, à savoir en France mais également sur les espaces maritimes et aériens.
Pour un recel, le fait que le vol ait lieu en France par exemple justifie que les juridictions françaises se déclarent compétentes. De même, pour la compétence personnelle, cela implique que l’auteur de l’infraction ou la victime soit français.
Un procès et génocide qui d'ailleurs, Patrick MBEKO réfute avec des preuves à l'appui, sur le nombre de tutsi massacrés et les vrais tués dans ce qu'il qualifie de fonds de commerce du régime sanguinaire de Kigali.
Pour le procès, il dira sans sourciller que la France voulait faire plaisir à Paul KAGAME, pour le réchauffement des relations diplomatiques fortement perturbées à cause de la prise de position de Paris sur ces événements.
Les mauvaises relations entre les deux pays ont été jusqu'à la rupture des relations diplomatiques en novembre 2006, après la délivrance par le juge français Jean-Louis Bruguière de neuf mandats d'arrêt contre des dirigeants rwandais dans le cadre d'une enquête sur l'attentat du 6 avril 1994 dans lequel fut tué le président Hutu Juvénal Habyarimana, assassinat déclencheur des massacres.
D'ailleurs, le Juge Bruguière a vécu les revers de cette affaire à ses dépends, et la foudre de Kigali sur son opiniâtreté à vouloir éclairer la lanterne de ceux ne croient pas à la thèse officielle dixit Patrick MBEKO.
N'en déplaise à ceux qui se murent dans la logique où, l'histoire ne devrait pas être modifiée, où revisitée, Patrick MBEKO, se réclame tout en glaçant la salle avec certains visages crispés, de par son coté révisionniste sur l'histoire écrite par les vainqueurs...
Un sujet tabou que personne oserait aborder ici en France sans qu'il puisse être taxé de négationniste. Il a cette liberté d'expression, d'un homme averti avec une double culture anglo-saxonne et latine, vivant outre-atlantique de nationalité canadienne, d'origine congolaise.
Cette richesse culturelle et géopolitique, lui confère cette capacité d'un prisme élargi, en refusant, cette hypocrisie maladive occidentale, encore moins une langue de bois dans ses interventions et analyses. Tout le monde a eu pour son grade, lors de cette soirée.
De Paul KAGAME, Yoweri Museveni, le pantin de Laurent-Désiré Kabila, Joseph KABILA, François HOLLANDE, Bill Clinton, Kouchner avec son sac du riz, Le Pentagone, le Premier Ministre canadien, l'Israël à Sarkozy etc...
Personne n'a été épargné, lors de cette magistrale démonstration, qui n'a pas laissé les participants insensibles qui écoutaient religieusement son récit méthodiquement orchestré au regard du nouveau paradigme imposé aux africains.
Patrick MBEKO est encore là, à Paris pour une série de conférences, et au delà de nos tares, ou absence de connaissances sur la problématique des grands lacs et celle de la RDC. Comme l'africain n'aime pas beaucoup lire ou se documenter, il serait peut être judicieux d'aller se ressourcer, en allant participer à ses prochaines conférences qui vous donneront, la planimétrie géopolitique et géostratégie de la situation qui prévaut dans l'Est de la RDC.
Pour n'est pas reprendre toutes les questions abordées lors de cette conférence de presse où les congolais n'étaient si nombreux, mais présents qu'à même, le seul centre d'intérêt était la RDC. Le point focal était, sa prédation, sa balkanisation et son existence ou non état. Le géopolitologue Patrick MBEKO, terminera son propos avec un note d'optimisme sur la capacité des congolais de se réunir pour la défense de leur Nation en danger au delà de la diversité ethno-tribale que cette nation regorge.
En croire ses propos, la balkanisation de son pays d'origine est retardée de par le patriotisme et des actions sans répit, de ceux qui composent ce pays multi-ethnique au regard d'un rapport secret de Pentagone sur la balkanisation de la RDC, qu'il présente d'ailleurs dans son ouvrage. A lire absolument...
La conférence s'est terminée avec une salve d'applaudissement, un applaudimètre qui démontre la qualité de l'intervention de cet analyste aguerri dans la question géopolitique. La note de la rédaction, Afrique Rédaction est de 7,5/10. Le prix de son livre est de 38 euro.
Roger BONGOS