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La réforme du système de santé américain passe une étape décisive après un vote «historique»

Créé le 22.03.10 à 08h00 | AFRIQUE REDACTION | ADOPTION | USA | Mis à jour le Lundi 22.03.10 à 08h00  Par : 20 minutes  
Barack Obama et Joe Biden, après un vote décisif de la Chambre des représentants sur la réforme du système de santé le 21 mars 2010
Barack Obama et Joe Biden, après un vote décisif de la Chambre des représentants sur la réforme du système de santé le 21 mars 2010/REUTERS/Jason Reed

ETATS-UNIS – Barack Obama devrait pouvoir signer le texte très prochainement...

De notre correspondant à Los Angeles


Il tient sa victoire. Après plus d'un an de débats parfois nauséabonds, de rebondissements dramatiques et d'incertitude jusqu'à l'ultime seconde, Barack Obama peut respirer: avec une infime marge de quatre voix (219 contre 212), la Chambre des représentants a adopté le texte de la réforme de l'assurance maladie voté par le Sénat fin décembre. Ce dernier doit encore se prononcer à la majorité simple via le processus de réconciliation sur une version unifiée du texte dans les prochains jours. Si tout va bien, Obama pourra ensuite le promulguer en loi.
 

«Voici à quoi ressemble le changement»

Sur le perron de la Maison Blanche, peu avant minuit, le président a savouré un moment «historique». Avant lui, Theodore Roosevelt et Bill Clinton s'étaient brisé les dents sur ce dossier. Pour Barack Obama, les Etats-Unis ont montré «qu'ils étaient capables de grandes choses». «La victoire n'est pas pour moi ou le Congrès mais pour le peuple américain», s'est-il félicité, le visage visiblement fatigué après un long combat. Et de faire un clin d'œil à son slogan, lâchant: «Voici à quoi ressemble le changement.»
 

Il y a encore quelques semaines, la perte du siège de sénateur de Ted Kennedy semblait pourtant sonner le glas de la réforme. Mais le président s'est impliqué comme jamais et a osé dégainer la carte impopulaire du processus de réconciliation (qui abaisse la majorité nécessaire au Sénat de 60 à 51 voix). «Il a montré qu'il avait les reins bien plus solides que ses détracteurs ne le pensaient», analyse pour 20minutes.fr l'expert Samuel Popkin.
 

«Bienvenue dans l'Union européenne»

Sur le papier, la réforme est censée permettre de garantir une couverture santé à 32 des 47 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Coût: 938 milliards de dollars (700 milliards d'euros) sur 10 ans. Selon le bureau du Budget du Congrès, elle devrait permettre de réduire le déficit américain de 138 milliards de dollars sur cette période.
 

Ces estimations optimistes ne sont pas partagées par les républicains. Ils se sont farouchement opposés au texte. Dimanche, un à un, ils ont utilisé leur temps de parole pour marteler un message: «Le prix des assurances va augmenter pour chaque Américain, les impôts vont augmenter, les déficits vont augmenter, la dette va augmenter.» D'autres ont agité le classique spectre d'une «prise de contrôle de la santé de chaque citoyen par les bureaucrates de Washington» ou, insulte suprême, d'un glissement vers un «système socialiste».
 

Interrogé par 20minutes.fr, le stratège républicain Patrick Dorinson ne décolère pas. «Bienvenue au nouveau membre de l'Union européenne. Nous sommes désormais officiellement sur la route vers la banqueroute», lâche-t-il.
 

A double tranchant

Côté démocrate, Garry South salue «un moment immensément historique. C'est la première vaste réforme de la santé qui aboutit après plus de 100 ans d'efforts». Quid de l'abandon en chemin de «l'option publique», qui aurait amené plus de compétition pour les assureurs privés? «Ce texte est bien, bien mieux que rien. Bien mieux que notre actuel système cassé», conclut-il.
 

Reste que malgré une profonde volonté de changement, l'opinion publique est plutôt opposée au texte final du projet de loi. Le véritable verdict aura lieu en novembre prochain, lors des élections de mi-mandat: les républicains vont sortir les couteaux pour attaquer les démocrates ayant soutenu la réforme. Après avoir convaincu le Congrès du bienfondé du texte, Barack Obama a une nouvelle mission encore plus difficile: convaincre les électeurs.

Philippe Berry

L'épineuse question du financement de l'avortement

 

Obama peut remercier la présidente de la Chambre Nancy Pelosi. A la tribune, cette dernière a salué «le jour où la couverture maladie est devenue un droit et plus un privilège». Lors des dernières semaines, Pelosi a dû batailler et jouer les funambules pour rassembler des démocrates déchirés sur le contrôle des dépenses et l'avortement.

 

Un tour de passe-passe de dernière minute a permis de gagner le vote décisif du centriste Bart Stupak et de plusieurs de ses collègues. Le président s'est engagé à signer un décret pour réaffirmer l'interdiction de l'emploi de fonds publics pour financer un IVG –ce qui est déjà le cas actuellement, mais la réforme initialement proposée laissait plus de latitude pour jouer sur les mots.

 

Ce décret a aussitôt été dénoncé par les pro et les anti-avortement. Les premiers estiment que la santé des femmes «a été prise en otage» tandis que les seconds jurent que le décret n'aura «aucun effet». Une motion de dernière seconde déposée par les républicains a obligé certains démocrates à voter contre un amendement anti-avortement qu'ils avaient pourtant adopté en novembre, les mettant dans une position précaire de flip-floping (retournement de veste) en vue des prochaines législatives. Paroxysme de la tension, un républicain non identifié a crié «baby killer» (tueur de bébé) alors que Bart Stupak prenait la parole.

 


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