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24 Avril 2013
Le M23 ne cache pas sa détermination de reprendre Goma. Il y travaille même activement nuit et jour. A Kigali, on ne table que sur cette chute. Toutes les stratégies sont mises, en place pour une opération éclaire et chirurgicale. La menace qui pèse sur la ville de Goma ne relève pas de la fantaisie.
Elle est réelle et perceptible pour tout observateur averti.
Au niveau de l’Etat-Major de la Monusco, on reste pleinement conscient du danger qui guette de nouveau la ville de Goma. La mission onusienne au Congo s’active dès lors, à travers sa brigade cantonnée au Nord-Kivu, « à contrer toute menace des groupes armés et maintenir une sécurité optimale dans et autour de la ville de Goma ». C’est l’assurance qu’a donné au monde le porte-parole militaire de la Monusco. Comme quoi, Goma ne tombera jamais une seconde fois.
Et pour donner toute la caution à ladite assurance, le porte-parole militaire de la Monusco a apporté une longue série d’explications techniques. A savoir que la sécurité est renforcée autour du périmètre de l’aéroport de Goma et qu’une muraille est érigée par les éléments du contingent sud- africain, dans le cadre de l‘opération formidable.
En outre, des patrouilles mobiles d’intervention rapide et les observateurs militaires de la Monusco continuent d’être déployés conformément aux objectifs de l’opération “ Silent Guns “ (Armes silencieuses), à l’intérieur et autour de Goma. Objectif : prévenir toute incursion des forces négatives dont le M23.
Pour finir, au niveau de la Monusco toujours, on suit avec une attention particulière la campagne de diffamation que mène le M23 contre la Brigade d’intervention et on s’active à préparer le terrain pour l’arrivée de cette dernière.
Faire attention
Le discours de la Monusco est vraiment très beau et enivrant. Mais, les Congolais avertis ne sauraient le prendre pour argent comptant. En effet, presque dans le même ton et avec la même assurance qu’aujourd’hui, la Monusco nous avait assuré que Goma ne tomberait jamais et nous étions en novembre 2012.
Plusieurs semaines durant, à chaque point de presse hebdomadaire, la mission onusienne confirmait solennellement que toutes les dispositions avaient été prises pour que Goma ne tombe pas.
Le 20 novembre 2012 ce fut la débâcle générale. Le M23 a investi Goma sans que la Monusco ait pu l’en dissuader une seule seconde. Au lendemain de la débâcle, Madnadje Mounoubai, s’est répandu en justificatifs ennuyeux sur l’inaction et l’inefficacité de la Monusco. Mais le mal était fait.
Quelle garantie avons-nous aujourd’hui que cette fois sera la bonne ? Que la Monusco défendra effectivement la ville de Goma jusqu’à l’arrivée de la Brigade d’intervention.
Echaudée durant la première expérience, l’opinion nationale a du mal à suivre la Monusco dans sa nouvelle aventure.
N’importe comment, la crédibilité de la mission onusienne se joue maintenant ou jamais. Parce que si d’aventure Goma tombait aux mains de Kagame et du M23, il faudra dire adieu au débarquement de la Brigade d’intervention.
Kagame aura fait d’une pierre deux coups : empêcher l’intervention de la Communauté internationale à l’Est du Congo et installer de manière définitive une administration pro-rwandaise au Nord-Kivu.
La Monusco doit donc prendre son nouvel engagement à défendre Goma au sérieux. Ce ne doit pas être un simple voeu pieux formulé dans la légèreté comme en 2012.
LP