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26 Avril 2013
Les fabricants artisanaux du pain, des citoyens congolais dans leur écrasante majorité, sont inquiets pour l’avenir de leur métier. Chiffrées jusqu’à 350 unités de production dans les années ‘90, les boulangeries artisanales représentent à peine une vingtaine aujourd’hui. Les pillages de septembre 1991 et janvier 1993 furent particulièrement dévastateurs pour le secteur de la panification artisanale.
A en croire Séraphin Maimuna, président de l’ABAC (Association des Boulangers Artisanaux Congolais), la vingtaine de petites et moyennes entreprises rescapées court le risque d’être effacée, à courte échéance, de la carte de la panification en RDC. Il épingle, à ce sujet plusieurs facteurs. Il y a, en premier lieu, l’invasion du secteur par des investisseurs étrangers qui ne respectent pas les règles du jeu. Réputés producteurs et grossistes, ils mènent une concurrence déloyale aux fabricants artisanaux du pain en se livrant à la vente au détail.
Ensuite, on les retrouve sur le terrain des importateurs et distributeurs de la farine de froment, où ils imposent aux propriétaires des boulangeries artisanales des prix qui ne font que grever leurs fonds de commerce, au point qu’elles sont contraintes de mettre la clef sous le paillasson, les unes après les autres.
Tout ceci arrive, selon le numéro un de l’ABAC, parce que la législation régissant le secteur de la panification n’est pas respectée. Et le gouvernement congolais, qui devait mettre de l’ordre dans la boutique, notamment à travers les ministres de l’Economie et de l’industrie ou leurs services, donne l’impression de laisser faire. Leurs timides réactions au sujet du non respect des textes réglementant le petit commerce sont restées sans suite. En dépit de l’interdiction faite aux opérateurs économiques étrangers de vendre au détail, ceux du secteur de la panification continuent de faire la sourde oreille. D’où, un monopole de fait s’est établi dans tous les circuits du marché du pain, de l’importation de la farine de froment à la vente du pain en détail.
L’autre mal qui ronge la production et la commercialisation du pain, c’est la concentration de la majorité des unités industrielles de panification à Kinshasa, comme si les Congolais des villes et villages de provinces n’avaient pas besoin de pain. Selon la cartographie actuelle, les boulangeries artisanales sont pratiquement étouffées dans la capitale. Si les responsables des ministères de l’Economie et de l’Industrie ne bougent pas pour desserrer l’étreinte, par exemple en déterminant des zones de couverture de la ville entre les unités de panification industrielle et les boulangeries artisanales, ces dernières vont disparaître, d’ici peu, sans autre forme de procès.
Séraphin Maimuna rappelle qu’à l’époque où le monopole du pain était détenu par Quo Vadis, Mama Poto (actuellement UPAK), BKTF et autres, des concertations permanentes étaient organisées entre ces industries et les fabricants artisanaux du pain, dans le but de préserver les intérêts des deux parties. Il a révélé que les grosses unités de production allouaient de temps en temps des crédits aux boulangeries artisanales pour leur permettre de se développer.
A l’en croire, l’UPAK est l’unique groupe industriel à avoir gardé les bonnes habitudes de cohabitation non conflictuelle avec l’artisanat congolais. En restant en-déça de 25% des parts du marché, indique-t-on, elle laisse de la place aux petits fabricants du pain. En dépit du grave incendie qui l’avait secouée en février 2010, cette unité industrielle continue de respecter les règles du jeu.
Kimp