21 Décembre 2009
AFRIQUE REDACTION | SOCIETE| RDC | LUNDI 21-12-2009 | 09H18
Carte de localisation de la disparition de deux Italiens © AFP/Infographie |
Le couple de voyageurs italiens porté disparu depuis vendredi soir dans le département mauritanien de Kobenni, a "très probablement été enlevés par un groupe armé", avait annoncé samedi à l'AFP une source sécuritaire.
Sergio Cicala, retraité de 65 ans, et sa femme Philomene Kabouree, Italienne d'origine burkinabè et âgée de 39 ans, "se rendait au Burkina Faso à bord d'un minibus immatriculé en Italie", selon cette source.
Les autorités mauritaniennes n'ont pas confirmé, jusqu'à présent, qu'il s'agissait d'un enlèvement, et les médias d'Etat n'en ont pas dit un mot.
Mais le ministère italien des Affaires étrangères a déclaré que son "unité de crise" suivait "le cas de l'enlèvement des deux compatriotes en Mauritanie". "Tous les canaux diplomatiques et politiques ont été mobilisés immédiatement", a ajouté le ministère italien.
Et à Bamako, sous le couvert de l'anonymat, une source diplomatique a affirmé à l'AFP: "Nous avons des informations précises. Les deux Italiens sont aux mains d'Aqmi, dans la bande sahélo-saharienne. Nous attendons que ces terroristes revendiquent officiellement l'acte".
"Le coup a été minutieusement préparé. Les ressortissants italiens étaient suivis", a ajouté cette source selon laquelle le rapt sest déroulé entre les localités de Kobenni et de Gogui, en territoire mauritanien.
Cet enlèvement intervient près de trois semaines après la capture de trois ressortissants espagnols, sur la route côtière Nouadhibou-Nouakchott (nord-ouest), revendiqué par la branche maghrébine d'Al-Qaïda.
"Le mode opératoire est pratiquement le même que pour l'enlèvement des trois Espagnols le 29 novembre", a jugé dimanche le directeur du journal Nouakchott-infos, Abou Al Maali, interrogé par l'AFP.
Selon des témoignages de voyageurs recueillis par une source proche des autorités locales, les ravisseurs ont surgi, de nuit, au bord de la route.
Ils ont tiré en l'air et dans les pneus pour obliger les voyageurs à s'arrêter, avant de s'emparer uniquement des personnes, en abandonnant le véhicule et son contenu.
Selon une source sécuritaire, la disparition s'est produite vers 22H00 (locales et GMT) sur l'axe Aïoun (Mauritanie) - Kayes (Mali), à proximité de la localité mauritanienne de N'Eissira, à quelques kilomètres seulement de la frontière avec le Mali.
Le nord et l'est du Mali servent de refuge, depuis 2008, aux islamistes armés qui enlèvent des Occidentaux. Et c'est dans ce pays que seraient actuellement détenus les trois otages espagnols, ainsi qu'un Français capturé le 26 novembre dans la ville malienne de Ménaka.
"On pense qu'ils sont au Mali maintenant, nous ne disposons pas de nouvelles fraîches sur eux", a déclaré dimanche à Nouakchott le directeur au développement et aux relations de l'UE avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique), Stefano Manservisi, au terme d'une série de réunions avec des responsables mauritaniens, dont le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ces deux dernières années, Aqmi avait revendiqué une série d'actions meurtrières en Mauritanie, dont l'assassinat fin 2007 de quatre Français à Aleg (250 km à l'est de Nouakchott) et celui d'un Américain en juin dans la capitale.