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17 Octobre 2014
Les élections présidentielle et législatives en février 2015 au Nigeria seront valables, même si des violences du groupe islamiste Boko Haram empêchent les habitants de voter dans des Etats du nord-est, selon le chef de la Comission électorale.
Pour Attahiru Jega, à la tête de la Commission électorale indépendante nigériane (INEC), il est "inconcevable" que ces élections n'aient pas lieu dans les Etats d'Adamawa, Borno et Yobe, les plus durement frappés par l'insurrection islamiste et placés sous état d'urgence depuis mai 2013.
Mais dans le pire des cas, même si les forces de l'ordre devaient fermer des bureaux de vote dans les zones où les violences sont les plus intenses, cela ne remettra pas en cause la crédibilité des élections dans leur globalité, a-t-il estimé lors d'un entretien avec l'AFP à Abuja.
"Si les élections ne se tiennent pas dans un Etat, cela a peu de chances d'avoir un impact sur les résultats des élections au niveau national" a déclaré M. Jega, ancien professeur d'université âgé de 57 ans.
Lors d'une récente flambée de violence, Boko Haram a pris le contrôle de plus d'une vingtaine de villes et villages des Etats de Borno, Yobe et Adamawa. Une situation qui peut encore évoluer, dans un sens ou dans l'autre, d'ici le 14 février 2015, date du scrutin présidentiel.
Selon les Nations Unies, 700.000 personnes ont fui les violences et auront du mal à retourner chez eux pour aller voter.
Le président Goodluck Jonathan devrait annoncer sa candidature à sa propre succession dans les semaines à venir et, selon les experts, les habitants du nord-est risquent de voter massivement contre lui.
L'avocat des droits de l'homme Festus Keyamo s'accorde avec M. Jega sur le fait que même si plusieurs dizaines de milliers de citoyens sont privés de leur droit de vote, et même si ceux-ci sont plutôt sympathisants de l'opposition, cela n'invalidera pas le résultat de la présidentielle.
En revanche, pour les élections législatives, les résultats des zones affectées devraient être invalidés, selon M. Keyamo.
Pour que les gens puissent aller voter en toute sécurité, un déploiement massif de forces de l'ordre est nécessaire dans le Nord-Est, d'après certains experts, mais cela se ferait au détriment d'autres régions du Nigeria, tel que le centre du pays où les divisions religieuses et ethniques donnent souvent lieu à des violences au moment des élections.
- La promesse d'un scrutin mieux organisé -
M. Jega est un des rares hauts responsables de l'administration nigériane considéré comme impartial et même incorruptible, dans un pays extrêmement corrompu.
Titulaire d'un doctorat aux Etats-Unis, il a enseigné dans plusieurs universités au Nigeria et à l'étranger avant d'être nommé à la tête de l'INEC par le président Jonathan en 2010.
Les élections générales de 2011 ont été marquées par de nombreuses irrégularités et des violences post-électorales qui ont fait des centaines de morts. M. Jega avait cependant été salué pour avoir réussi à organiser, en à peine un an, un scrutin plutôt crédible dans le pays le plus peuplé d'Afrique, qui compte 170 millions d'habitants.
Tout doit être mis en place pour que les fraudes observées en 2011 n'aient pas lieu en 2015, a-t-il affirmé.
Les inscriptions sur les listes électorales avaient été un désastre, selon lui, avec des millions de personnes décédées toujours sur les listes, et un système d'identification des votants inefficace.
Des cartes d'électeurs étaient vendues, des bulletins étaient transportés d'un bureau de vote à l'autre.
L'inscription biométrique des électeurs et la mise en place d'un code couleur pour les bulletins vont permettre "des élections générales dans de bien meilleures conditions en 2015 qu'en 2011", estime M. Jega.
Le système n'a cependant pas été entièrement assaini et certains politiciens "sont prêts à gagner par tous les moyens".
L'INEC détient la preuve qu'au moins un million de personnes ont fraudé lors des dernières élections, mais n'a pas les ressources nécessaires pour les poursuivre.
Certains vont tenter de réitérer les mêmes pratiques en 2015, selon M. Jega, mais il promet que ses équipes sont prêtes à contrer ces nouvelles tentatives de fraude.
"Nous avons identifié les failles et nous avons tenté de faire en sorte qu'elle soient comblées, pour qu'elles ne puissent plus être exploitées", a-t-il assuré.
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