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RDC : Si Moïse KATUMBI devenait Premier Ministre ?

 

Créé le 24  -12-2010 à 07 h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |  ACTUALITE | RDCongo  | Mis à jour le vendredi 24 -12-2010 à  07 h40 | PAR : KONGOTIMES 

 

Le gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe


imageAu Katanga, le Governatore fait preuve de réelles qualités de gouvernance. A la tête de son club de foot, il démontre un vrai savoir-faire et des capacités rares: être un homme d’équipe et d’écoute.

Il faut désormais appeler un chat un chat: l’expérience des dernières élections en Afrique - en Guinée et en Côte d’Ivoire - n’ont pas besoin d’un dessin. 

Partout sur le Continent, les questions de gouvernance préoccupent les opinions publiques, le vent de changement balaie le Continent en direction des valeurs démocratiques et républicaines et des États impartiaux. Si élections il y a, la victoire se doit désormais d’être incontestable pour être acceptable. 

En Guinée, c’est un étranger - un général malien Siaka Sangaré - qui a fait le consensus des parties pour conduire la la Commission Électorale Nationale Indépendante. En Côte d’Ivoire, après cinq ans de crise, de guerre et de violence, le rôle de certification des résultats a été confié aux Nations-Unies. D’où le rôle inouï qu’a pris le représentant sud-coréen du Secrétaire général sud-coréen des Nations-Unies dans les événements tragiques post-électoraux de Côte d’Ivoire. C’est lui qui a désigné le vainqueur et le monde a suivi... C’est nouveau. 

Dans les deux pays, les deuxièmes tours ont donné lieu à des trafics de voix. 

Placé loin en tête au premier tour, l’ancien PM guinéen, un Peul (40% de la population guinéenne) Cellou Dalein Diallo a été battu au second par l’opposant historique, un Malinké (un tiers des 10 millions de Guinéens) Alpha Condé (52,52 % des voix). Tout comme en Côte d’Ivoire où le président sortant Laurent Gbagbo arrivé confortablement en tête au premier tour a été battu au second tour, à en croire la Commission électorale, à en croire les Nations Unies, par l’ancien premier ministre Alassane Dramane Ouattara grâce à un report de voix inattendu des Baoulé, l’ethnie de l’ancien président de la République Henri Konan Bédié longtemps dauphin du «Vieux» Houphouët-Boigny, arrivé troisième avec 25 %. 

Ayant formé un duo à l'œil nu sans histoire avec Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro a joué à fond en catimini pour son mentor, l’ancien Directeur général adjoint du FMI, Alassane Ouattara, originaire du nord musulman du pays comme lui et où le président sortant a essuyé un cuisant échec. 

D’où, Soro est remercié pour ses bons et loyaux services en rempilant à la Primature. 

UNE NOUVELLE PAGE D’HISTOIRE POLITIQUE SUR LE CONTINENT. 

Trahi ou pris à son propre piège, Gbagbo n’en est pas revenu! 

Si dans son mariage avec le président sortant, Soro a enduré des frustrations, il a donc parfaitement caché son jeu jusqu’au jour «j». Un brusque coup de théâtre en forme de catastrophe... 

Dans ce monde devenu grâce aux médias le village planétaire annoncé par Mac Luhan, comment ne pas tirer enseignement de ces expériences? 

Il faut d’abord se demander comment alors que sa victoire semblait acquise, l’ancien PM Cellou Dalein Diallo a perdu la Présidentielle au deuxième tour au profit de l’opposant historique Alpha Condé. Tout comme comment les Baoulé Chrétiens du sud de Côte d’Ivoire se sont reportés massivement au deuxième tour sur leur ennemi de tous les temps, le musulman du nord du pays, Alassane Ouattara, le Burkinabé longtemps ostracisé par «le Vieux Houphouët» qui avait inventé l’ivoirité pour l’exclure du pouvoir. 

A l’heure où sont dévoilés en France les scandales de Libreville (dans un film Françafrique, des Français expliquent que la présidentielle organisée au Gabon en 2009 a été truquée en faveur d’Ali Bongo Ondimba), il faut tout aussi s’interroger sur le rôle des Occidentaux dans les élections en Afrique. 

Si en Guinée, après avoir farouchement exigé un report de la proclamation des résultats pour «examiner les fraudes» - une demande rejetée par le camp de son adversaire Alpha Condé -, Cellou Dalein Diallo a été contraint de concéder la défaite, en Côte d’Ivoire, la proclamation de la victoire de Gbagbo par le Conseil constitutionnel a été rejetée par le camp d’Alassane Ouattara, par le chef de l’ONUCI, par la France, l’ancienne puissance colonisatrice, par la Communauté internationale qui argue que la plus haute cour du pays n’est pas neutre: elle est dirigée par Paul Yao N’Dré, un proche allié de Laurent Gbagbo. 

Pourtant, personne n’avait jamais remis en cause la présence à ce poste de ce proche du président aussi longtemps que la cour n’avait pas pris position en faveur du président sortant! On peut à ce stade se demander comment des pays qui tiennent tant à la légalité peuvent contester une décision prise par la plus haute cour de justice d’un pays dont la souveraineté n’avait souffert d’aucune contestation. 

Nos états-majors politiques auraient tort de ne pas suivre ces développements post-électoraux à mille à l’heure qui ouvrent une nouvelle page d’histoire politique sur le Continent. 

IL FAUT SE CONVAINCRE QUE CELA N’ARRIVE PAS QU’AUX AUTRES. 

Il faut clairement certainement se convaincre que cela n’arrive pas qu’aux autres. 

D’abord, même si la coalition en R-dC se déroule à ce jour sans histoire, comment être sûr de l’intangibilité des alliances quand des états-majors politiques assurent dans certains cercles devoir présenter des candidats à tous les échelons lors des prochains scrutins? Aux paroles suivent les actes: chaque camp fait montre de fébrilité dans les préparatifs, stockant matériel et matériel de guerre électorale. Chacun promet à l’autre: «cette fois, il n’est plus question d’être distrait, ils vont voir ce q'ils vont voir...» 

Des frustrations réelles contenues pour des raisons de la cause tout au long de la législature qui tend à sa fin ne pourront-elles pas éclater, l’heure ayant sonné et produire nos Soro? 

Si l’Alliance de la Majorité Présidentielle a le devoir aujourd’hui de se prémunir contre ces coups de théâtre et ces catastrophes, ne doit-elle pas sans attendre repenser ses équipes, en premier, l’Exécutif du pays pour le rendre plus acceptable aux opinions publiques après tant de scandales de tous ordres, le tout dernier - et non des moindres - étant celui qui a amené le secrétaire exécutif adjoint de l’AMP Louis-Léonce Koyagialo Te Gerengbo faisant fonction de secrétaire exécutif à annoncer jeudi 16 décembre sur les antennes de Rfi que la justice allait donner suite aux mises en cause des membres du Gouvernement contenues dans le rapport de la Commission ÉCOFIN de la Chambre basse et, d’articuler, pour que nul n’en ignore rien: «Je parle en connaissance de cause».

On sait le sort que les Députés aussi bien de l’opposition que de la majorité avaient réservé aux membres du Gouvernement cités par la Commission Kutekala vendredi 26 novembre lors d’un débat fort tendu: des huées qui en disaient plus après que la Chambre basse eût réclamé en vain la démission immédiate d’une équipe gouvernementale considérée comme pourrie. Aujourd’hui, nul n’ignore dans le pays ce que l’opinion réclame: un signal fort duquel la démocratie et l’Alliance de la Majorité Présidentielle sortiront grandies. 

A désormais moins d’un an des scrutins qui s’annoncent difficiles - c'est peu de le dire - et alors que les opposants s’organisent et occupent du terrain au point de faire opinion dans le pays et dans le monde par un discours politique qui prend jour après jour de l'ampleur, cet exercice s’impose à la Majorité présidentielle et on sait que le Chef de l’État a entrepris depuis le week-end de vastes consultations de ses états-majors politiques qui visent à un changement sinon des équipes, du moins de cap. Face à l’âpreté du débat politique qui s’installe dans le pays qui provoque la fuite avérée de l’élite politique, ces changements devraient porter sur le fond. 

COMMENT ET OU TROUVER L’OISEAU RARE DONT LA MAJORITÉ A BESOIN. 

Changer des équipes c’est très clairement faire appel à des personnalités clés, à des hommes de terrain. Il faut certainement commencer par choisir le Premier ministre de campagne. Il doit être un homme excellent et, pour être crédible, clairement au-dessus de tout soupçon. Comment et où trouver cet oiseau rare? 

Disons-le sans fioritures, au Katanga, le Governatore Moïse Katumbi Chapwe a fait preuve de réelles qualités de gouvernance. A la tête de son club de football, le Tout Puissant Mazembe Englebert qu’il vient de conduire incroyablement à la finale de la coupe du monde des clubs champions quand l’image du pays est au plus bas dans le monde, il a démontré un vrai savoir-faire et des capacités rares: celle d’un homme d’équipe et d’écoute. Et que quand un peuple veut, il peut; qu’il n’y a pas de fatalité, que quand on veut utiliser à bon escient les moyens financiers, on arrive à retourner des situations et à obtenir l’adhésion des foules... 

Le président du club le plus puissant et le plus populaire du Continent, qui vient d’inscrire son nom dans le plus emblématique sport du monde, que les médias du monde chérissent, dont l’image dans les milieux de la haute finance paraît positive apparaît aujourd’hui comme l’homme de la situation. 

Pour conduire la mère des batailles politiques que sont les scrutins, le pays et l’Alliance de la Majorité Présidentielle ont aujourd’hui besoin de personnalités politiques de choc, avérées, des hommes politiques d'envergure, populaires dans leurs milieux d’origine, crédibles quand ils prennent la parole en public pour ne pas être refoulés par principe du fait de leur rejet dans l’opinion ou du dégoût populaire qu’ils suscitent. 

En 2006, l’ancien secrétaire général du PPRD Vital Kamerhe a été cet homme. 

C’est avec raison qu’il reçut mission de coiffer la campagne présidentielle. Puis, il y eût cette rupture d’avec le camp présidentiel qu’il a lui-même rendue publique le 14 décembre lors de sa conférence à l'Espace G-B dans la Capitale. 

Depuis, chaque jour qui passe montre comment Kamerhe a juré la perte du camp présidentiel, la chute de l’homme qu’il dit un jour dans un livre «avoir choisi». 

Il faut savoir prendre acte et aller de l’avant. Comme le dit Louis-Léonce Koyagialo, personne n’est irremplaçable. Il faut, en vue de la sauvegarde de l’intérêt général, savoir passer outre les petits intérêts personnels, les petits arrangements d’états-majors. 

Face à l’ouragan, l’homme politique - faut-il le dire - est celui qui sait prendre les décisions majeures, montrer les directions et mettre le cap. 

Si l’allié du Palu a vidé sa réserve - comme cela semble bien désormais être le cas - le Président de la République se doit de trouver dans ses rangs les meilleurs de ses hommes pour l'emploi. Et il n’en manque pas... Si pour la majorité présidentielle, les temps sont très durs, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

pAr TRYPHON KIN-KIEY M.

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