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Retrait de la Monuc : un vœu pieux

  Créé le 14-05-2010 à 06h00 | AFRIQUE REDACTION | CONFLIT ARMÉ | RDC | Mis à jour le Vendredi 14-05-2010 à 06h20 Par : LE POTENTIEL

Après le dernier report de leur voyage en République démocratique du Congo, pour des raisons d’intempéries, les membres du Conseil de sécurité arrivent à Kinshasa aujourd’hui vendredi pour dissiper quelques malentendus dans les rapports établis avec les autorités politiques congolaises.
Prévue pour deux jours, le séjour en terre congolaise des émissaires du secrétaire général des Nations unies dans la mesure où il permettra de baliser la voie pour des relations apaisées, loin de tout soupçon entre New York, siège des Nations unies, et Kinshasa, capitale de la RDC.

Le retrait des troupes de la Mission des Nations unies au Congo (Monuc), voulu imminent par les autorités, mais jugé prématuré par diverses instances décisionnelles des Nations unies, devait voler la vedette aux entretiens que les membres du Conseil de sécurité prévoient d’avoir avec, en premier lieu, le président de la République, et par la suite, le Premier ministre, les présidents de deux chambres du Parlement et représentants de diverses organismes internationaux présents en RDC.

La question est très sensible au point que le Conseil de sécurité a résolu de dépêcher en RDC une équipe restreinte pour discuter de vive voix avec les autorités de Kinshasa.

Bien sûr que d’autres questions, et non de moindres, figurent à l’agenda de la mission du Conseil de sécurité des Nations unies. Toujours est-il que l’avenir de la Monuc pourrait certainement être remodelé à la conclusion des entretiens que les experts des Nations unies promettent d’avoir avec la partie congolaise.

Au terme d’un séjour de cinq jours dans trois zones de l’Est, fortement touchées par la violence armée, le sous-secrétaire général de l’ONU chargé des affaires humanitaires a peint un tableau qui, de son avis, ne légitimerait aucun retrait de la Monuc ou une quelconque relocalisation de ses troupes.

« La situation en RDC reste complexe et les besoins humanitaires sont très importants. Des problèmes de protection graves continuent d’affecter les civils dans l’Est, le Nord-est et le Nord-ouest du pays et sont la source de souffrances à grand échelle pour des centaines de milliers de personnes vulnérables », a-t-dit. Et, de conclure, s’inspirant de ce décor macabre, que « la Monuc doit rester là-bas jusqu’à ce qu’il y ait (...) la présence d’une force de sécurité bien organisée, disciplinée et efficace ».

Dans les discussions que les deux parties entament ce vendredi à Kinshasa, les Nations unies ont d’ores et déjà annoncé les couleurs : « L’aspect humanitaire de la présence de la Monuc doit être pris en compte dans les discussions entre le Conseil de sécurité et le gouvernement de la RDC », a souligné ce haut responsable de l’Onu depuis le siège de l’ONU à New York.

Pour concrétiser son vœu de voir la RDC lavée de toute présence des troupes de la Monuc, Kinshasa doit travailler davantage pour réunir ce que les Nations unies considèrent comme des conditions minimales d’un retrait. Et, celles-ci riment avec la mise en place d’une armée réellement républicaine, motivée dans son déploiement par un gouvernement compétent. Selon l’Onu, la RDC est loin de réunir ces préalables.

A Kinshasa, le rêve d’un retrait des troupes de la Monuc avant septembre 2011 passe pour un vœu pieux.

 


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