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26 Avril 2013
L’annonce du retrait du M23 est tombée comme un couperet hier dans la soirée. Ledit mouvement a décidé en plus de rapatrier sa délégation présente aux pourparlers de Kampala. Les représentants du M23 ont fait savoir, à cet effet, que la porte reste ouverte à une reprise éventuelle des négociations.
Pendant que la délégation de Kinshasa continuait d’attendre les réponses de la Facilitation ougandaise, elle a été surprise par la décision du rapatriement des responsables du M23. Les deux délégations, logées dans deux hôtels différents et éloignés l’une de l’autre, ne se sont pas vues depuis plusieurs mois alors que les pourparlers étaient au point mort. Le facilitateur ougandais, le ministre de la Défense, Crispus Kiyongade, de son côté, commençait à se faire de plus en plus rare comme s’il jouait à un certain pourrissement de la situation.
Le décor de l’échec des contacts de la capitale ougandaise a été planté après les divergences de vue entre les deux délégations aussitôt arrivées. Les deux parties ont soumis au médiateur des propositions aux antipodes. Kinshasa a proposé une dissolution immédiate du M23. Le M23 voudrait au contraire conforter sa présence pendant cinq années, qui seraient consacrées à la lutte contre les autres groupes armés. Et ce dernier en cessait de soupçonner Kinshasa de tout faire pour retarder l’accord, privilégiant ainsi la voie militaire, c’est-à-dire la Brigade d’intervention des Nations unies. Kinshasa faisant confiance à la médiation continuait d’attendre ses conclusions. Cette méfiance illustre bien la difficulté de trouver un terrain commun entre Kinshasa et le M23.
Les propositions de la médiation ougandaise étaient attendues depuis le 16 avril. Le ministre ougandais de la Défense devait exposer sa synthèse devant déboucher sur sa proposition d’accord à signer entre les deux parties. Rendez-vous avait été donné à 9h00 du matin. Puis repoussé à 10h00. Ensuite, reporté dans l’après-midi... Et finalement, plus rien.
Le M23 peut surprendre
Comme avec Jean- Marie Runinga, le M23 se trouve à nouveau divisé sur l’option à prendre entre ceux qui veulent affronter la Brigade d’intervention des Nations unies qui se met en place à Goma, et ceux qui cherchent encore des solutions pour éviter cet affrontement.
L’une de ces solutions serait justement un accord à Kampala. C’est la raison pour laquelle le M23 ne parle pas de rupture des négociations, mais simplement du « départ » de sa délégation. Pour preuve : deux personnes seulement resteront dans la capitale ougandaise, en tant qu’observateurs.
En attendant, la société civile du Nord-Kivu accuse le Mouvement du 23 mars de se redéployer depuis quelques jours, dans plusieurs villages, cités et villes des territoires de Rutshuru et Beni au Nord-Kivu, avant l’arrivée de la Brigade d’intervention de la Monusco. Son vice-président, Omar Kavota, qui a livré cette information, jeudi 25 avril à Radio Okapi, appelle le Gouvernement congolais et les Nations unies à travailler pour éviter toute surprise du M23.
« A ce jour, plus de deux brigades du M23 viennent de s’installer à Kanyamuchengera, à 3 kilomètres de Vitchumbi. Ce qui fait que la population de Vitchumbi, de Kamandi et de Kanyabayonga vit dans la peur puisque le M23 annonce poursuivre [son redéploiement] jusqu’à Lubero, Butembo et Beni », a déclaré Omar Kavota.
La société civile du Nord Kivu appelle les Nations Unies à la célérité dans le déploiement de la Brigade d’Intervention pour éviter toute surprise désagréable. “Nous pensons qu’il est temps que la Brigade d’intervention [de la Monusco] soit alertée, ainsi que le gouvernement pour éviter toute surprise du M23, parce que les souffrances infligées aux populations ont trop duré. Donc, il faut que la Brigade vienne libérer le plus tôt ces populations de cette administration criminelle du M23 », a affirmé Omar Kavota.
En outre, le Mouvement du 23 mars sensibilise la population dans les zones qu’il occupe contre le déploiement de la future Brigade d’intervention de l’ONU, a déclaré Félix Basse, porte-parole, militaire de la Mission de l’ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), lors de la conférence de presse hebdomadaire tenue le 24 avril à Kinshasa.
“Le M23 a multiplié les réunions avec les autorités et communautés locales, dans le but de les sensibiliser contre le déploiement de la future brigade d’intervention de l’ONU”, a indiqué M. Basse, ajoutant que “le M23 continue, à cet effet, d’intensifier sa campagne de désinformation contre, cette force en gestation, dans le but de ‘rallier à sa cause l’adhésion de la population locale”.
L’officier onusien a dénoncé que leur mission a observé les recrutements forcés de civils par le M23 dans les localités sous l’occupation de ce mouvement rebelle.
LP