Afrique Rédaction

Actualité africaine et internationale en continu ! Afrique du Nord, Afrique de l'Est, Afrique de l'Ouest, Afrique Centrale et Afrique Australe en continu avec des nouvelles fraiches.Des brèves et des tweets...Actualité sur Facebook en direct avec des news fraiches

Terreur à l’approche de la présidentielle - Rwanda : l’opposante Victoire Ingabire aux arrêts

Créé le 22-04-2010 à 06h00 | AFRIQUE REDACTION | LES ELECTIONS | RWANDA | Mis à jour le Mercredi 22-04-2010 à 09h00 Par : LE POTENTIEL

 



Victoire Ingabire, une opposante rwandaise qui avait annoncé sa décision de se présenter à l’élection présidentielle prévue en août, a été, selon l’AFP, arrêtée hier mercredi 21 avril pour «collaboration avec une organisation terroriste» et «négation du génocide». Cette arrestation intervient après la suspension de deux généraux de l’armée et une nomination d’un nouveau ministre de la Défense, confirmant ainsi la rumeur persistante qui circulait à Kigali et dans la région des Grands Lacs sur la tentative d’un coup d’Etat militaire dans le pays de mille collines.

Victoire Ingabire, une opposante rwandaise qui avait annoncé sa décision de se présenter à l’élection présidentielle prévue en août, a été arrêtée hier mercredi 21 avril pour «collaboration avec une organisation terroriste» et «négation du génocide», a appris l’AFP d’une source judiciaire rwandaise.


«Elle a été arrêtée aujourd’hui (mercredi) à Kigali. Elle est accusée de collaboration avec une organisation terroriste, «divisionnisme», négation et minimisation du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994», a indiqué à l’AFP un haut responsable du parquet général ayant requis l’anonymat.

Mme Ingabire est présidente des Forces démocratiques unifiées (FDU), un parti qui, à ce jour, n’a pas été agréé par les autorités rwandaises.

Elle est notamment accusée d’association avec les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) basées dans l’Est de la République démocratique du Congo, a précisé cette source.

L’arrestation de Mme Ingabire est un arbre qui cache une grande forêt, estime un analyste des questions africaines des Relations internationales.

ENJEUX ELECTORAUX

Car, a-t-il renchéri, l’autre face de l’iceberg est tout simplement les enjeux électoraux. Le président sortant Paul Kagame est résolu de terroriser tous ceux qui pourront lui faire ombrage à la présidentielle du mois d’août 2010. C’est dans ce contexte que plus d’une personne expliquent la purge que l’homme fort de Kigali est en train de faire au sein des forces rwandaises de défense (RDF). C’est ainsi que la hiérarchie militaire rwandaise a annoncé , dans un communiqué publié dans la presse le mardi 20 avril 2010, la suspension de leurs fonctions et l’arrestation , respectivement du général –Major Emmanuel Karenzi Karake et du Lieutenant –général Charles Muhire. Le premier est, officiellement suspendu pour des faits graves de conduite immorale qui contrevient et sape les valeurs et l’éthique de la force de défense du Rwanda (RDF) tandis que le second est accusé de corruption et d’abus au pouvoir.

A noter que les deux généraux précités sont proches de l’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise, le général Faustin Kayumba et de l’ex- chef des renseignements Patrick Karegeya, tous deux exilés en Afrique du sud pour avoir été accusés de vouloir déstabiliser le Rwanda. Accusation que le général Kayumba a balayé d’un revers de la main, arguant que le régime de Kigali a pris le chemin d’une dictature qui exerce un pouvoir absolu.

TENTATIVE DE COUP D’ETAT


Cette opération d’épuration qui ne dit pas son nom se dissimule également par la mise à la retraite des officiers gênants et confirme ensuite la rumeur persistante d’une tentative de coup d’Etat qui a couru, tant dans la capitale Kigali que dans de la région des Grands Lacs. Et , réagissant sur les risques de déstabilisation du Rwanda après une série de récentes attaques aux explosifs à Kigali , le président Paul Kagame a déclaré que personne ne pouvait fomenter un coup d’Etat au Rwanda. Or, en politique, on a coutume de soutenir que les choses qu’on dément publiquement ont la possibilité d’être vraie. Le temps a finalement donné raison à cette évidence parce que le numéro un rwandais a vite procédé à une nouvelle nomination en la personne du général James Kabarebe à la tête du ministère des armées.

Par ailleurs, la presse n’est pas épargnée dans cette opération de terreur. C’est dans ce sens que l’ONG Reporters sans Frontières a dénoncé la suspension pour une durée de six mois de deux journaux indépendants rwandais, Umuseso et Umuvugizi . Cette décision rendue publique le 13 avril 2010 par le secrétaire exécutif du haut Conseil des Médias, Patrice Mulama, intervient dans un climat tendu entre la presse indépendante et les autorités politiques. En d’autres termes, cette décision est de nature à écarter ces journaux indépendants de la campagne électorale.

A scruter ces différentes décisions qui traduisent l’autoritarisme du régime en place à Kigali, on se rend visite à l’évidence que le président Paul Kagame veut rester le seul candidat valable à présidentielle du mois d’août prochain Il est aussi, croit –on savoir, en train d’adresser un message à ses partenaires comme quoi il vendrait sa tête très cher.

Pierre Emangongo

 


Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article