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Budget promulgué, le plus dur commence

Créé le 31.01.10 à 04h48
AFRIQUE REDACTION | LE BUDGET | RDC | Mis à jour le Dimanche | 31.01.10 à 04h57. Par : LE POTENTIEL


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Avec un décalage de plusieurs jours, nécessité par des réaménagements exigés par le président de la République, le budget de l’Etat pour l’exercice 2010 a été promulgué le 25 janvier. Cet acte engage le gouvernement à non seulement mobiliser les ressources, mais aussi et surtout à les affecter rationnellement aux postes prévus par la Loi financière. C’est à cette condition que cette dernière pourrait valoir de document de référence pour le pays et ses partenaires.

Contrairement à l’article 172 de la Constitution, l’exercice budgétaire 2010 n’a pas commencé le premier janvier. Et pour cause. Votée fin décembre dernier par les deux chambres, la Loi financière n’a obtenu le quitus du chef de l’Etat qu’à l’issue d’une seconde lecture au Parlement, du reste, sous tension. L’affaire de l’affectation des « recettes additionnelles » avait empoisonné le climat de collaboration entre les institutions.

Pour l’heure, le document formalisant les contours du budget de l’Etat pour 2010 est disponible. En soi, il ne constitue pas l’argent comptant. Ce n’est pas encore du cash. Loin de là. Le gouvernement est donc mis en demeure de démontrer sa capacité managériale à mobiliser les ressources financières - 5 milliards 898 millions de dollars US - nécessaires au fonctionnement de la complexe machine étatique. Ce n’est pas une sinécure.

Députés et sénateurs, en tant qu’autorités budgétaires, avaient promis de se montrer particulièrement regardants quant à l’exécution du budget 2010. Ils s’étaient plaints, Majorité et Opposition confondues, d’en être tenus à l’écart. Des voix se sont même élevées pour décrier « la privatisation » du budget de l’Etat en faveur de la présidence de la République, de la primature et des services de sécurité.

MAJORITE, OPPOSITION : MEME LONGUEUR D’ONDES

Le gouvernement, a-t-on entendu, « gère le budget de l’Etat à sa guise, selon ses priorités, ne tenant pas compte de celles qui ont justifié son vote positif au Parlement ». Il ne sollicite la coopération du Parlement que lorsqu’il vient, annuellement, soumettre son projet de budget relatif au prochain exercice.

« C’est inacceptable », commentent aujourd’hui tous les députés et sénateurs. « Nous n’allons plus nous laisser faire, après la polémique et le procès d’intention soulevée par ‘les recettes additionnelles’ ».

Ce qui, à première vue, apparaît comme une menace n’est, à l’évidence, que la manifestation d’un ras-le-bol. La Majorité parlementaire en a pris de l’ombre. Elle regrette d’avoir toujours défendu la cause de son gouvernement qui, en retour, la traite de moins que rien. Désormais, à propos du budget, elle émet sur la même longueur d’ondes que l’Opposition.

En plus, face aux échéances électorales à venir, les deux camps apprennent à devenir réalistes, autour d’un dénominateur commun : la dénonciation du gouvernement qui exécute le budget de manière opaque et discriminatoire.

En passant en revue tous les problèmes que soulève l’exécution du budget 2010, il appert que le gouvernement n’aurait pas des coudées franches. Comme autrefois, le plus dur pour l’Exécutif commence dès que le budget est promulgué.

Le plus dur ? C’est la mobilisation des recettes, comme dit plus haut. C’est la lutte permanente contre la fraude douanière, la concussion et la corruption des fonctionnaires. C’est la conjugaison de plusieurs facteurs pour maximiser les recettes et les canaliser vers le Trésor public.

PLUS DE FRUSTRATIONS QUE D’APPLAUDISSEMENTS

Le plus dur, c’est aussi le respect des engagements envers le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les autres institutions financières. C’est également le respect de la discipline budgétaire pour maintenir le taux de change dans les limites convenues.

Exemple : 950 FC le dollar en janvier et autant, ou à tout le moins un taux relativement supérieur à fin décembre 2010.

Le plus dur ne fait que commencer. Où trouver le financement des projets non budgétisés. Ici, une rumeur suffisamment persistante fait passer les prochaines cérémonies du Cinquantenaire de l’indépendance sous la rubrique des projets « improvisés ».

Le plus dur pour le gouvernement c’est, en définitive, la manière dont il répondra aux attentes des soldats, policiers et autres agents de l’Etat à qui le président de la République a promis « l’année du social ». A ces attentes se greffe l’exigence, courtoisement exprimée par les parlementaires, d’indexer leurs émoluments, dès cette année, au taux réel. Jusqu’en décembre dernier, ils étaient rémunérés aux taux de 500 FC le dollar.

Le plus dur pour tout l’Exécutif sera la façon dont il mettra en œuvre l’article 175 de la Constitution, alinéa 2, relatif à l’allocation aux provinces de « 40% des recettes à caractère national ». Le président l’avait promis aux gouverneurs de province à Kisangani, province Orientale. Il devra tenir parole.

Tout compte fait, la promulgation du budget de l’Etat 2010, à la veille des échéances électorales de l’année prochaine, suscitera plus de frustrations que d’applaudissements au sein de la société congolaise. A moins d’une … improbable baguette magique.

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