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Un milliard de dollars d’ « aide » de la Banque mondiale : n’est-ce pas des broutilles ?

Crée le 30-05-2013 10H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 30-05-2013 -13H45 PAR : LE POTENTIEL

 

Région des Grands Lacs

Que la Banque mondiale ait offert une enveloppe d’un milliard de dollars américains à plusieurs pays - en tout cas, pas deux mais un grand nombre -  de la région des Grands Lacs qui doivent se la partager pour « leur développement », à quoi ce décaissement rime-t-il ? On ne le sait pas trop, mais une chose est du moins sûre : cette enveloppe au sujet de laquelle on a fait grand bruit ne représente pas grand-chose, sinon que des broutilles. Et ce, pour plusieurs raisons.

Le président de la Banque mondiale qui avait à ses côtés le secrétaire général des Nations unies, est rentré d’une tournée dans la région des Grands Lacs. A son carnet de bord, un séjour à Kinshasa, capitale de la RDC, à Goma au Nord-Kivu pour une brève escale, Kigali, au Rwanda et Kampala, en Ouganda.

Outre l’aspect politique et sécuritaire qui a été au tout premier plan du voyage de Ban Ki-moon,  l’aspect économique et financier n’en a pas été en reste. En effet, dans sa gibecière, Jim Yong Kim s’est amené avec une bagatelle d’un milliard de dollars américains à se distribuer entre les pays des Grands Lacs, parmi lesquels la République démocratique du Congo.
 
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Un milliard de dollars pour un tel espace, faut-il en rire ou en pleurer ? Ce qui est vrai, c’est qu’on ne peut pas en pleurer ; mais du moins en rire. Peut-être à belles dents. Surtout quand on sait que l’Afrique en général et les Grands lacs en particulier ne peuvent réellement se développer sous l’emprise des institutions de Bretton Woods.

Il faut qu’ils aillent chercher la clé ailleurs. En tout cas pas auprès de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international  même le président de la Banque mondiale s’est, à l’occasion de la tournée du SG de l’Onu, félicité de cette manne d’un milliard de dollars américains accordée à ces pays.  « Nous avons là une occasion historique de réduire nettement l’extrême pauvreté et d’améliorer le niveau de vie non seulement dans la région mais à travers tout le continent », s’est-il vanté en quelque sorte.

Et d’ajouter : « Ces nouveaux financements vont permettre d’améliorer la santé, l’éducation, l’alimentation, la formation et d’autres services essentiels pour les peuples de cette région où tant de familles et de communautés ont souffert des conflits depuis longtemps ».

Cet argent, a explicité Jim Yong Kim, va améliorer les transports et le commerce, dynamiser la production d’électricité et l’agriculture, améliorer les routes, les transports. Cela va aider à maintenir la paix et à revitaliser l’économie régionale. La Banque mondiale veut aider ces pays à sortir des conflits. Nous sommes déterminés à aider les Etats fragiles à sortir de cette fragilité et entrer dans le développement ».

DANS LES POCHES DE LA CHINE, MAIS PAS A LA BM ET AU FMI AU PASSE

Il est vrai que le discours décliné par le président de la Banque mondiale est bien beau. Mais là n’est pas le problème. Là non plus ne se trouve le vrai enjeu. Le problème est que la région des Grands lacs, au premier plan la RDC, et le continent africain en général, doivent s’interdire de compter, comme c’est encore le cas aujourd’hui et depuis des décennies, sur les institutions de Bretton Woods pour pouvoir espérer un quelconque développement.

La vérité est que, depuis quelques temps, l’argent a quitté les coffres  des tenants du capitalisme décadent de l’Occident. Il est depuis lors dans les poches des Chinois. « Et pas ailleurs. Et dans le cas du milliard de dollars de la BM mis dans le pipeline de la région des Grands lacs, c’est juste de l’argent de poche des Chinois », ironise un haut fonctionnaire africain qui est dans les relations internationales et qui est en poste dans un pays membre de l’Union européenne.

Et il appuie sur l’accélérateur pour que nul n’en ignore : « On ne peut se développer avec l’argent des puissances occidentales. Il faut sortir de leur impérialisme. Aucun pays ne peut s’attendre à se développer avec le schéma occidental ».

« C’est se faire d’illusions que de croire que le développement de l’Afrique viendra de là.  Aucun pays ne s’est développé suivant ce registre. En tout cas, si l’on égrène les pays émergents et les pays pauvres qui se sont développés de par la main des Occidentaux, ils ne doivent pas être nombreux sur la liste. D’ailleurs, ce genre de pays, c’est en fait l’exception qui confirme la règle qui fait que le continent africain ne se développera jamais par cette voie.

Comment, dans ce cas, ne pas tourner le dos à ce capitalisme prédateur. La leçon mérite d’être prise au sérieux. Sinon,  les portes du progrès resteront hermétiquement fermées pour des pays comme la RDC.

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